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Benjamin Nivet : la clé de son succès

Benjamin Nivet : la clé de son succès

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Playse offre aux jeunes footballeurs des entraînements de qualité, enrichissant à la fois leurs compétences sportives et leur passion pour le jeu. Plus qu’une simple plateforme de réservation, Playse est positionné comme un pilier de soutien pour les jeunes amoureux du football, avec un accent mis sur leur développement personnel et la camaraderie.

Joueur emblématique du football hexagonal, Benjamin Nivet s’est imposé comme l’un des meneurs de jeu les plus respectés de sa génération. Formé à l’AJ Auxerre, il a connu ses premiers succès en Ligue 1 avant de s’affirmer comme un pilier de l’ESTAC (Troyes), où il a passé l’essentiel de sa carrière. La longévité exceptionnelle de Benjamin Nivet (600 matchs professionnels à son actif), témoigne de sa rigueur et de son professionnalisme. Sur le terrain, Benjamin Nivet a toujours impressionné par sa technique raffinée, sa vision de jeu et son sens de la passe, qualités qui ont fait de lui un leader naturel.

Tout au long de votre carrière, quels entraîneurs ont laissé la plus forte empreinte sur vous, que ce soit au niveau humain, mental ou technique ?

Jean-Marc Furlan à Troyes a été déterminant dans ma carrière. Il a tout de suite cerné mes qualités, notamment comme meneur de jeu. Furlan avait une vision du football très claire, tournée vers l’offensive, et s’inspirait beaucoup du modèle espagnol. L’alchimie entre lui et l’équipe était indéniable.

Un autre mentor important, c’est Daniel Rolland à Auxerre, au centre de formation. C’est grâce à lui que j’ai pu percer et faire carrière. Et bien sûr, Guy Roux. Une légende. Lui, c’était l’exigence à l’état pur, un souci du détail incroyable. Il a tout bâti à Auxerre.

Le football a évolué à bien des égards depuis vos débuts. Quelles qualités ou compétences, autrefois moins mises en avant, sont désormais cruciales pour les jeunes joueurs ?

Le football moderne a incontestablement évolué, notamment en termes de qualités physiques et athlétiques. Aujourd’hui, les joueurs sont plus puissants et plus rapides qu’à l’époque des années 80 ou 90. L’aspect athlétique est devenu fondamental, avec une préparation physique bien plus pointue. À mon époque, on travaillait l’endurance et la course, mais les méthodes de travail étaient bien moins spécifiques qu’aujourd’hui. Maintenant, tout est plus détaillé, avec des entraînements adaptés en fonction des postes et des qualités de chaque joueur. L’approche du jeu est également plus rigoureuse et technique, mais cela varie beaucoup en fonction des entraîneurs et de leur philosophie du jeu.

Vous avez côtoyé de nombreux jeunes talents. Quels joueurs vous ont le plus impressionné par leur mentalité et leur progression ?

Le premier nom qui me vient à l’esprit est Blaise Matuidi. Sa carrière force l’admiration. Sur le terrain, il faisait preuve d’une intelligence de jeu exceptionnelle, ne lâchait jamais rien et donnait tout à chaque match. Ce qui le caractérisait, c’était son travail acharné. Toujours à fond, notamment dans la récupération de balle, il excellait par son intensité et son engagement. Il a su se faire remarquer non pas en tentant de faire ce qu’il ne savait pas faire, mais en maximisant ses qualités propres.

Je pense aussi à Moussa Saïb à Auxerre, un autre exemple marquant. Un joueur impressionnant athlétiquement, avec une capacité à couvrir une grande partie du terrain. C’était un meneur d’hommes discret, mais qui rayonnait sur et en dehors du terrain.

Comment gérez-vous les moments de doute ou les erreurs lors des matchs cruciaux ?

Les moments de doute, c’est inévitable pour un joueur pro. Moi, je me repliais toujours sur le travail. C’est la seule manière que je connaissais pour rebondir après une période difficile. Et puis, je faisais en sorte de ne pas trop lire la presse ou d’écouter les critiques. Mais ce qui marchait vraiment bien pour moi, c’était de regarder des vidéos de mes meilleurs moments : des buts, des passes D, des gestes techniques. Ça me remettait dans une bonne dynamique, je me souvenais de ce que je pouvais faire, et ça me boostait juste avant d’entrer sur le terrain.

Le « QI foot » est devenu un sujet de plus en plus central. Comment avez-vous développé cette intelligence de jeu au fil de votre carrière ?

Quand on parle d’intelligence de jeu, ou du fameux « QI foot », c’est simple : pour moi, ça a toujours été une nécessité. Plus jeune, j’étais souvent plus petit que les autres, donc il fallait compenser autrement. Ce que je faisais, c’était d’anticiper, de lire le jeu plus rapidement que les autres, parce que sur le plan physique, j’étais parfois en difficulté. Jouer contre les plus grands, c’était vraiment le défi que je m’étais fixé pour avancer. Est-ce que c’était inné ? Franchement, je ne sais pas mais il y’avait beaucoup de travail. Mais ce qui est sûr, c’est que cette capacité à voir avant les autres, c’est essentiel dans le foot aujourd’hui. Un des meilleurs exemples de cette intelligence de jeu, c’est Karim Benzema, qui incarne ça à merveille.

Quel message souhaiteriez-vous transmettre aux jeunes joueurs face aux défis du football professionnel ?

Le message que je voudrais adresser aux jeunes, c’est simple : ne jamais abandonner, toujours garder cette force mentale. Parce que dans ce métier, la mentalité, c’est ce qui fait la différence, même plus que le talent parfois. Pour moi, Benjamin Nivet, ce qui a toujours été ma plus grande force, c’est cette mentalité qui m’a permis de surmonter les hauts et les bas tout au long de ma carrière professionnelle.