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L’interview d’Anthar Yahia : supervision des jeunes

L’interview d’Anthar Yahia : supervision des jeunes

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Playse offre aux jeunes footballeurs des entraînements de qualité, enrichissant à la fois leurs compétences sportives et leur passion pour le jeu. Plus qu’une simple plateforme de réservation, Playse est positionné comme un pilier de soutien pour les jeunes amoureux du football, avec un accent mis sur leur développement personnel et la camaraderie.

Anthar Yahia, ancien international algérien, s’est illustré comme défenseur central dans des clubs comme Bastia, l’OGC Nice et le VfL Bochum. Il est particulièrement célèbre pour avoir inscrit le but décisif qui a envoyé l’Algérie en Coupe du Monde en 2010 face à l’Egypte. Aujourd’hui, il se consacre à des fonctions de direction sportive, perpétuant son engagement dans le football après sa carrière de joueur. Découvrez l’interview d’Antar Yahia sur l’encadrement des jeunes footballeurs, et l’importance de la discipline.

Quels conseils pratiques donneriez-vous aux jeunes footballeurs pour se distinguer sur le terrain et en dehors ?

Avant tout, il est essentiel de conserver cette passion et cet amour pour le football, dès nos premiers pas dans cette discipline captivante. Le football reste avant tout un jeu, et beaucoup tendent à l’oublier, surtout chez les plus jeunes. D’ailleurs, on dit « jouer au football » et non « travailler au football ». Tu remarqueras qu’il y a de plus en plus de jeunes qui parviennent à regarder un match dans son intégralité, bien que les portables et les réseaux sociaux aient leur part de responsabilité dans cette nouvelle manière de consommer le football. De plus, l’aspect éducatif est primordial. Se distinguer, c’est aussi affirmer sa propre personnalité et éviter de copier les stars de manière excessive. Le rôle des éducateurs est crucial, il faut les écouter car ils sont en quelque sorte le prolongement de l’éducation parentale.

⁠Comment comparez-vous les méthodes d’entraînement actuelles à celles de votre jeunesse ?

On ne le répétera jamais assez, le football a évolué. À mon époque, nous évoluions dans un système plus « directif » : en gros, nous appliquions les consignes sans nécessairement comprendre pourquoi. Aujourd’hui, les séances d’entraînement sont davantage axées sur la réflexion des jeunes joueurs, bien que cela dépende de la philosophie de chacun. Les jeunes footballeurs cherchent désormais à comprendre ce qu’ils font et pourquoi ils le font, en s’intéressant aux objectifs derrière chaque exercice.

⁠Quelles compétences sont essentielles pour le développement d’un jeune joueur de football, tant sur le plan technique que mental ?

Il est essentiel de leur rappeler qu’ils sont des humains avant d’être des footballeurs, et de leur dire la vérité sans pour autant briser leurs rêves. Je leur rappelle souvent qu’il y a très peu d’élus, mais que s’il existe ne serait-ce qu’une chance sur cent de réussir, ils peuvent en faire partie. L’exigence est le maître-mot pour accroître ses chances de succès. Nous avons eu la chance, en tant qu’anciens pros, de croiser les bonnes personnes à des moments clés de notre progression. Il faut rester bienveillant et créer un environnement propice à l’épanouissement du jeune, sans devenir un tyran qui freine sa progression. Il est important d’accompagner sans briser. Mais faire des erreurs peut aussi être un chemin vers le succès.

Pouvez-vous partager une expérience marquante de votre parcours de jeune joueur qui a façonné votre carrière ?

J’ai eu la chance d’être bien entouré au début de ma carrière, notamment à Sochaux où j’ai rejoint le centre de formation à l’âge de 14 ans. Mes anciens formateurs connaissaient bien le haut niveau. Je pense à Francis Gillot et François Blaquart, par exemple. Je reviens souvent sur ce terme, mais on nous a inculqué l’exigence. Nous avions un groupe de jeunes réceptifs et talentueux comme Omar Daf, Camel Meriem, Benoît Pedretti, et Michaël Isabey.
Il faut savoir que tous les joueurs de football sont sensibles ; chacun a sa part de doutes, et l’aspect mental représente 80 % du travail, même s’il faut évidemment des qualités techniques et/ou physiques pour atteindre le plus haut niveau. L’endurance mentale est l’essentiel du travail.

Comment les parents peuvent-ils soutenir efficacement leurs enfants dans leur parcours footballistique sans exercer de pression excessive ?

Être un parent aimant est primordial. Les parents doivent aider leurs enfants à s’épanouir tout en leur accordant du temps pour d’autres loisirs en dehors du football, en instaurant des moments sans foot, et surtout en veillant à ne pas négliger la scolarité. Penser football, manger football, dormir football, mais pas tout le temps. Attention toutefois, tous les parents n’agissent pas de cette manière. Certains éducateurs mettent également beaucoup de pression sur les enfants. Ce qui s’applique aux parents s’applique aussi aux éducateurs.